Lorsque j’ai rencontré pour la première fois Romain à l’école de recrue en 2006, je ne pensais pas que nous allions tous les deux attraper le virus de l’entreprenariat. Passionné de Kitsurf et de voyage, il partage avec nous son expérience dans deux startups, l’une comme employé et l’autre comme associé. Excellente lecture !
© Alain Herzog, EPFL
Que faisais-tu avant ?
J’ai fait des études d’ingénieur en système de communication à l’EPFL. Ayant un intérêt marqué pour le monde de la santé, je me suis spécialisé dans les technologies médicales. Après avoir effectué mon travail de fin d’études aux États-Unis, je suis revenu en Suisse comme ingénieur dans le développement, plus spécialement de logiciel des grosses machines de radiothérapie pour le traitement du cancer.
Je travaille depuis plus de 3 ans dans une startup sur la conception d’un appareil de radiologie, spécialement conçu pour les pays pauvres. Le but est de proposer des solutions médicales plus robustes, plus durables et peu coûteuses. C’est un domaine qui me passionne, tant au niveau des challenges techniques et ceux liés au modèle d’affaires qui doit être repensé pour ces marchés spécifiques.
Que fais-tu aujourd’hui ?
En parallèle à mon activité principale, j’ai rejoint la start-up d’un ami qui est active dans la vente de produits de deuxième main, uJoin. Nous organisons des événements dans la rue, par exemple des vide-dressing ou vide-greniers. Nous développons également une plateforme de vente en ligne.
Au fur et à mesure, nous avons créé une petite communauté sur Fribourg et Lausanne. L’idée était d’organiser des évènements sympas, avec une bonne ambiance et de la musique. Tout le monde y trouve son compte, acheteurs comme vendeurs, ainsi que les gens de passage.
Quel a été l’élément déclencheur pour cette aventure ?
Malgré mon background technique, j’ai toujours été très intéressé par le monde de l’entreprenariat. Je trouve très dynamisant de pouvoir avoir un contact régulier avec les utilisateurs, tout au long du développement des solutions techniques. À la base, nous avions fait quelques vide-dressing « pour le fun » et nous avons réalisé que beaucoup de gens en demandaient davantage. Il y a également une forte sensibilité pour limiter la surconsommation et donc un intérêt fort pour les échanges d’objets de deuxième main.
Actuellement, nous avons beaucoup d’idées et nous sommes convaincus qu’il y a un potentiel fort pour promouvoir les ventes de deuxième main en ligne. Cela n’est pas simple car il y a pas mal de problématiques comme l’essayage et les tailles, gestion des expéditions, etc. Le challenge est vraiment d’offrir un service de qualité, qui correspond bien aux besoins des utilisateurs pour limiter ces contraintes. Pour cela, nous les impliquons dans notre processus de validation de notre modèle d’affaire avec des prototypes, la fameuse méthode Lean Startup.
Par rapport à ta carrière, quel a été le moment le plus délicat et comment as-tu fait pour t’en sortir ?
Je pense que le moment le plus délicat correspond à la fin de mes études. Tu reçois une formation théorique solide, mais très peu appliquée et c’est très difficile de trouver sa voie. Je pense qu’il faut se faire confiance et suivre son instinct pour faire les bons choix.
De quoi es-tu le plus fière ?
J’ai la chance d’être le papa d’un fils de 3 ans, que j’ai eu deux ans après avoir commencé ma carrière professionnelle. Cela m’apporte beaucoup, à commencer par relativiser ce qui se passe dans mon quotidien.
Si tu pouvais te donner un conseil à la personne que tu étais il y a 10 ans, quel serait-il ?
Arrête de te définir par ce que les autres pensent de toi et crois en tes rêves. Rien n’est impossible, et j’en suis maintenant convaincu !
Quelle question poserais-tu à la personne que tu admires le plus ?
« Est-ce que tu es dispo jeudi soir pour aller boire une bière ? »
Retrouvez Romain Sahli et uJoin sur le site internet et la page Facebook.
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