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Nomade : Personne qui n’a pas de domicile ou d’habitude fixes.

Un peu d’histoire humaine

La sédentarisation a permis de grandes avancées sur le plan humain, comme la production de plus grande quantité de biens agricoles, ce qui a rendu possible une augmentation de la population dans des zones communes, et ainsi la création de « villes ». Ainsi, durant des millénaires, notre mode de vie sédentaire nous a poussés à aller dans une seule direction, celle de l’optimisation des richesses.

Cependant, l’arrivée de l’informatique, puis du réseau mondial qu’est Internet, ont tout changé. Notre monde n’a jamais été aussi connecté qu’aujourd’hui. Internet permet de communiquer avec n’importe qui, depuis n’importe où (ou presque) et n’importe quand. Les distances ne se mesurent plus en kilomètres, mais en heures de déplacement nécessaires pour rejoindre 2 endroits. La richesse d’un individu ne se calcule plus en fonction de la valeur de ses biens, mais en mesurant son pouvoir d’achat et le temps libre qu’il possède. Les diplômes d’une personne ne signifient plus qu’elle est intelligente, mais surtout qu’elle est capable d’apprendre par cœur.

Très peu remis en question, ces mesures sont pourtant les piliers de notre mode de vie occidental. En modifiant quelque peu notre manière de percevoir les choses, il est possible de changer notre modèle de société en le rendant compatible avec une vie nomade, aussi appelée digitale nomade.

Regardons cela de plus près ces 3 éléments :

Les distances, la durée de déplacement comme nouvelle mesure

L’invention du mètre, respectivement du millimètre et du kilomètre, nous a permis d’avoir une unité de mesure commune pour décrire une distance entre deux éléments. D’abord à pied, puis par des véhicules tirés par des animaux, la vitesse pour rejoindre deux lieux a peu évolué durant des milliers d’années. Tout d’abord, il y a 300 ans, avec la machine à vapeur, puis une centaine d’années avec la voiture pour tous, que les choses se sont accélérées.

Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire de déplacer physiquement une information pour la transmettre à quelqu’un. WhatsApp, mails, télévision, Wikipédia, ces outils ont rendu l’information instantanée. Nous passons par exemple plus de temps à communiquer avec nos amis par téléphone qu’en direct. Nous préférons envoyer des mails à notre collègue de la pièce à côté plutôt que de nous déplacer. Nous écrivons des lettres à nos voisins au lieu de sonner à leur porte.

Et en ce qui concerne le milieu professionnel, il est très facile de faire une partie ou tout son travail à domicile. Il n’est pas rare non plus qu’une personne prenne l’avion chaque semaine pour aller travailler à l’autre bout de l’Europe. Genève et Londres sont ainsi plus « proches » que 2 villages voisins en Amazonie.

Internet et les vols low cost ont rendu les distances beaucoup plus insignifiantes qu’elles ne l’étaient par le passé. Le temps indiqué par Google Maps pour rejoindre notre destination est donc devenu notre nouvelle mesure de distance et c’est sur cette information que nous basons notre décision.

La richesse, d’une accumulation de biens à une liberté de temps

Dans une économie basée sur la croissance, tout est fait pour pousser à la consommation. L’accès aux leasings, aux crédits à la consommation et aux dettes hypothécaires facilite la croissance et la production de biens. Sans parler des problèmes liés au manque de ressources nécessaires pour créer tous ces biens, l’accumulation matérielle crée une insatisfaction permanente. À chaque fois, nous en voulons toujours plus et toujours plus fort. Nous nous disons qu’avec cette nouvelle voiture, maison, ordinateur, nous serons plus heureux.

Malheureusement, cela ne dure pas très longtemps. L’être humain est « programmé » pour s’adapter à toutes les situations, mais cela vaut également pour les possessions. Ainsi, votre nouvelle télévision deviendra rapidement un élément « acquis » et votre cerveau réclamera plus pour satisfaire une envie de nouveauté. Ceci est également le cas pour bien d’autres aspects de notre vie, comme la drogue, les relations ou le voyage.

Il est donc important de concevoir notre modèle de société autrement, basé non plus sur l’argent, mais sur le temps. La citation « le temps, c’est de l’argent » pourrait aujourd’hui être « l’argent, c’est du temps ». Car l’argent est utilisé pour compenser le temps que nous vendons à quelqu’un d’autre, appelé également travail.

Au final, si vous gagneriez à l’Euro Million, que feriez-vous ? Si la réponse est que vous arrêtiez de travailler, pourquoi ne pas vous posez la question différemment : Quelle quantité d’argent avez-vous besoin pour ne plus travailler ? Il se pourrait bien que vous n’ayez pas besoin de jouer à l’Euro Million…

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L’éducation, l’apprentissage continue

Le système scolaire, tel qu’il existe dans nos pays occidentaux, a été créé il y a des centaines d’années. Son objectif était de fournir les usines de main-d’œuvre qualifiée pour répondre aux besoins de croissance de la société. Nul besoin d’avoir des citoyens différents, avec des spécialités propres à chacun. Tout le monde avait la même éducation et était facilement remplaçable. C’est ce dont avait besoin la société.

De nos jours, le plan scolaire n’a pas vraiment évolué. Des matières standardisées, des livres à apprendre par cœur, une théorie peu applicable dans la vie réelle et une remise en question inexistante de ce que disent les enseignants. Avec des universités qui débordent, la sélection est encore pire avec des questionnaires à choix multiples pour filtrer les élèves qui ont le plus de capacité à « ingurgiter » du contenu. Aucune question sur le savoir-être, les valeurs ou l’intelligence émotionnelle, qui sont des indicateurs nettement plus efficaces que le test QI pour savoir si une personne réussira dans son métier.

À l’heure où toute l’information se trouve sur Internet en quelques clics, la vraie valeur est de pouvoir extraire cette information rapidement de la masse. Les connaissances évoluent tellement vite qu’il est nécessaire de se former soi-même. De nombreuses solutions existent, plus ou moins reconnues par la société. Ce qui est certain, c’est que les diplômes ne sont pas un but en soi et ne peuvent pas servir de base pour estimer les capacités d’une personne à être le candidat idéal.

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Le digital nomade, la nouvelle règle des générations futures ?

Il ne s’agit ici que de 3 notions, mais les changements sociétaux se produisent à une échelle bien plus grande. Bien sûr, ces changements ne vont pas apparaître du jour au lendemain. De nombreuses résistances, à commencer par la peur de l’inconnu, freinent la modification des habitudes. Des millénaires ont été nécessaires pour créer le monde comme nous le connaissons.

Cependant, il existe de nombreux exemples de personnes qui sont nomades et utilisent les outils actuels pour vivre d’une manière différente. Souvent liés aux métiers du digital, d’où le nom « digital nomade », ils nous permettent d’entrevoir ce que pourrait être le futur, ou en tout cas, l’un des futurs modèles sociétaux de l’être humain.