Gilles de Montmollin, c’est la personne qui aime les histoires, le bon vin et débattre de tous les sujets. Cet aventurier et romancier nous livre sa passion, l’écriture, et le chemin par lequel il est passé.
Que faisais-tu avant ?
J’ai exercé plusieurs métiers, d’abord dans l’urbanisme, ensuite dans le marketing et le contrôle de gestion. En dernier lieu, j’étais secrétaire général adjoint du Département des infrastructures de l’État de Vaud.
À côté de mon travail, je me suis ainsi lancé dans l’écriture de romans. Comme l’immense majorité des écrivains, je ne vivais pas de mes histoires. Durant plusieurs années, j’ai donc continué mon activité professionnelle, parallèlement à l’écriture. Dès que j’en ai eu la possibilité, j’ai pris une retraite anticipée.
Que fais-tu aujourd’hui ?
Je consacre la majorité de mon temps de travail à mon activité de romancier. Cela implique l’écriture, évidemment, mais aussi bien d’autres choses : lectures et recherches sur internet pour me documenter, voyages de repérages, relectures, rencontres avec des collègues auteurs pour nous critiquer mutuellement et, c’est essentiel, la promotion.
Quel a été l’élément déclencheur pour ce changement ?
J’ai toujours rêvé d’écrire des romans. L’un des éléments incitateurs a été le film, Le Magnifique, avec Jean-Paul Belmondo. Ce dernier échappe à son existence ennuyeuse en s’imaginant en agent secret, du genre James Bond. En plus, il gagne (assez mal) sa vie en écrivant ses délires. Gagner sa vie en passant son temps à la rêver, c’est chouette, non ? (rires)
Cela dit, durant de nombreuses années, cette envie n’a pas été suffisante pour que je me mette vraiment à écrire. En effet, pour me lancer dans un vrai roman (car la nouvelle m’intéressait moins) il me manquait la discipline, un mot détesté dont je ne saisissais pas le sens.
La quarantaine venue, je me suis rendu compte de deux choses : ce serait bien de ne pas attendre d’être sur mon lit de mort pour réaliser mes rêves et la discipline est une amie qui me permettra d’y arriver.
Par rapport à ton projet, quel a été le moment le plus délicat et comment as-tu fait pour t’en sortir ?
Outre la découverte de la discipline, évoquée avant, j’ai eu deux étapes délicates.
La première, c’est d’accepter de me mettre à nu devant les lecteurs. Bien sûr, je n’écris pas des autobiographies, ni même des autofictions. N’empêche, mes héros s’expriment le plus souvent en « je » et, même si j’essaie de les créer différents de moi, il m’est difficile de les faire vivre sans montrer comment je fonctionne. Cette mise à nu a impliqué qu’au préalable, je m’accepte comme je suis. Ce qui n’a pas toujours été évident durant la première moitié de ma vie. C’est pourquoi j’ai beaucoup d’admiration pour les jeunes auteurs.
La seconde étape délicate a été de convaincre un éditeur que mon texte valait la peine d’être publié. Là, certains ont eu beaucoup de chance, d’autres se sont découragés trop vite. Personnellement, j’ai dû faire preuve de persévérance et, un peu comme un chômeur, accepter les refus sans cesser de croire en moi.
De quoi es-tu le plus fier ?
J’ai constaté que la majorité des auteurs font surtout de la narration : ils racontentune histoire. Dans le cadre de mon activité de romancier, je suis fier d’avoir développé un style d’écriture qui vise à faire vivredes scènes au lecteur, un peu comme au cinéma. Mon procédé ne répond pas forcément aux attentes de tous, mais elle correspond très bien à ce que j’avais envie de faire.
Si tu pouvais te donner un conseil à la personne que tu étais il y a 10 ans, quel serait-il ?
Il y a 10 ans, je publiais mon deuxième roman. Peut-être aurais-je pu, ou dû consacrer davantage d’énergie à la promotion de mes romans, et moins à l’écriture ? Mais la finalité, est-ce de vendre ? Ou de me faire plaisir en essayant, autant que possible, d’écrire le roman que j’aimerais trouver en rayon en librairie, de réaliser le produit dont je rêve ? Donc je ne donnerais pas vraiment de conseils à la personne que j’étais il y a 10 ans.
Je pourrais dire à celui que j’étais il y a 40 ans : lance-toi maintenant dans l’écriture de romans, vu que c’est là ton rêve. Mais, quand on est jeune, est-ce pertinent de passer une bonne partie de son temps de loisir derrière un ordinateur ? Ou, à l’époque, une machine à écrire ? Ne vaut-il pas mieux vivre sa vie, avant d’en créer d’autres ?
Quelle question poserais-tu à la personne que tu admires le plus ?
« Quels sont les échecs qui t’ont permis de réussir ? »
Retrouvez Gilles et sa passion sur son site internet et sur sa page Facebook personnelle.
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