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Mirsad Sarajlic, c’est avant tout un passionné d’astronomie. Dans ce milieu très pointu, il décide de se lancer comme indépendant avec Swiss Optics System pour faire profiter les entreprises de son expertise. Il nous raconte son parcours et son travail de tous les jours, entre la lune et les étoiles.

Quel était ton parcours avant de devenir entrepreneur ?

J’ai commencé par un Bachelor à la HEIG-VD comme Ingénieur en Microtechnique. Puis, j’ai travaillé comme employé à l’école en R&D sur la conception de technologies lié aux télescopes. Après 4 ans, j’ai décidé de reprendre les études pour un Master en Microtechnique, en parallèle de mon travail. Je travaillais sur plusieurs mandats d’entreprises privées et j’ai ainsi appris à gérer des projets très pointus, de l’élaboration de la solution à la création du produit.

J’ai travaillé dans plusieurs projets comportant de l’optique. Cela pouvait aller du développement d’un micro-endoscope permettant de faire une image du fond de l’œil à la conception d’un laser à très haute puissance de plusieurs mètres de longueur.

Que fais-tu aujourd’hui ?

Depuis 2014, j’ai créé mon entreprise de consulting, Swiss Optics System, et je travaille actuellement au département des recherches spatiales de l’université de Berne. Mon rôle, en collaboration avec les employés, est de développer, assembler et tester un télescope spatial nommé CHEOPS. Celui-ci a pour but la recherche d’exoplanètes dans l’espace pour 2020. Ma tâche personnelle fut le développement de la méthode d’alignement du télescope et sa simulation en conditions réelles dans nos locaux.

La qualité nécessaire pour travailler dans ce domaine qui demande une propreté irréprochable. Il faut savoir que les conditions de propreté sont supérieures à ceux du monde des chirurgiens en hôpitaux. Cela demande une concentration intense et constante. En effet, chaque partie du satellite n’est produite qu’une fois et parfois prend plus d’an de travail pour être réalisée, sans parler des montants financiers très importants qui sont en jeu. Cela fait que chaque jour est un challenge.

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Quel a été l’élément déclencheur pour ce changement ?

Étant constamment à la recherche de nouveaux projets et de nouveaux défis, celui-ci m’a été proposé il y environ 4 ans de cela et depuis on ne s’est plus jamais quitté (rires).

J’ai choisi de me mettre à mon compte, car j’aime être autonome dans ma façon de travailler. C’est le cas aussi bien pour les horaires que pour la diversité des projets sur lesquels je travaille. J’ai l’avantage d’être en immersion avec l’équipe de l’entreprise, si qui est assez rare chez les indépendants, tout en facturant mes heures.

Au final, le secteur lié à l’astronomie et au spatial est un petit monde où tout le monde se connait. Il faut donc faire de son mieux pour retrouver des nouveaux mandats en continu, voir en parallèle, et cela me pousse à faire du bon travail.

Par rapport à ton aventure, quel a été le moment le plus délicat et comment as-tu fait pour t’en sortir ?

Le moment le plus délicat fut certainement lorsque nous avions enfin terminé d’aligner la caméra du télescope. Après des semaines d’efforts intensifs, tout l’instrument est parti pour des tests de vibrations et ensuite des tests thermiques. Nous étions très contraints au niveaux des délais. De plus, nous ne pouvions pas savoir si la caméra s’était désalignée entre temps.

Heureusement pour nous tout s’est déroulé sans soucis et nous avons pu livrer l’instrument à temps.

De quoi es-tu le plus fier dans ton parcours entrepreneurial ?

D’avoir participé à 100% des projets spatiaux suisses ! En effet, ce satellite est le 2eprojet géré par la Suisse dans le spatial. Avant cela, il y a eu le nano-satellite SwissCube sur lequel j’avais également contribué à réaliser le design optique de la caméra.

Au vu du nombre limité de personnes qui travaillent sur de tels projets et de leur niveau d’exigence, c’est quelque chose d’assez exceptionnel pour moi.

Si tu pouvais te donner un conseil à la personne que tu étais il y a 10 ans, quel serait-il ?

Je me dirai de ne pas être trop pressé. Ne pas vouloir tout faire tout de suite car chaque chose vient en son temps.

Quelle question poserais-tu à la personne que tu admires le plus ?

« Quelle était votre sensation lorsque vous étiez sorti dans l’immensité de l’espace pour réparer le télescope Hubble ? »

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