Portrait-Melissa-Pinto

Mélissa est une jeune femme dynamique avec un sourire à tomber par terre. Jeune par son âge, elle a déjà vécu de nombreuses difficultés à surmonter, notamment dues à des soucis de santé depuis son enfance. Nous lui avons ainsi demandé quels étaient ses conseils pour garder le pouvoir sur sa vie.

Quelle était la situation avant ?

Je suis née avec la maladie des os de verre sur les deux jambes et heureusement, le haut de mon corps n’a pas été atteint. Cette maladie, comme son nom l’indique, signifie que mes os se brisent très facilement. Par exemple, dans le ventre de ma maman, je souffrais déjà de fractures.

En 2006 (soit à l’âge de 9 ans), ma famille et moi nous préparions pour aller fêter Noël en famille, au Portugal. J’ai fait un saut et en retombant sur mes jambes, je me suis fracturé les deux jambes simultanément. Cet événement a été un choc difficile à vivre car depuis, je marche avec des cannes ou en chaise roulante. En fait, mes jambes n’ont pas retrouvé leur droiture et leur stabilité pour me porter malgré les 15 opérations déjà effectuées en 10 ans.

Cela ne m’a absolument pas empêchée de vivre une situation normale, de faire des études et de travailler. J’étais active et j’avais le temps de me rendre à la physiothérapie, de me reposer et de voir mes ami-e-s et ma famille. Je suis une personne très joviale et pleine d’énergie qui est bien entourée.

Que fais-tu aujourd’hui ?

Comme mes jambes n’étaient pas droites, mon dos s’est blessé en essayant de compenser et l’axe de ma colonne vertébrale est déformé. Une scoliose s’est donc formée et il était impératif de redresser ma colonne. Pour cela, il a fallu, pendant plus de 2 mois, la tendre avec des poids. C’est assez technique mais ça consiste à tirer mon dos avec des poids, depuis ma tête, nuit et jour, 24 heures sur 24. Chaque jour, la traction était augmentée et ce, jusqu’à 12,5 kilos.

Pour la petite blague, lorsque j’étais prête pour l’opération, j’ai attrapé une grippe et on a dû la repousser !

Bref, aujourd’hui, j’ai subi l’opération qui a suivi la préparation et je ne pensais pas pouvoir souffrir autant. Sur l’échelle de la douleur, je peux dire que j’ai connu ce qui est considéré comme supérieur à 9, alors qu’initialement je pensais qu’au niveau 10 on mourait. C’est très frustrant car les douleurs sont grandes alors que les progressions sont lentes et petites. J’ai encore beaucoup de travail, sans oublier que mes jambes peuvent lâcher à tout moment mais je devrais normalement récupérer de cette opération dans les 6 à 9 prochains mois.

Même si ça peut être frustrant, énervant et démotivant, je suis positive et les médecins y croient également. Le soutien de la famille est aussi très important pour moi. J’ai la chance d’avoir une grande famille et d’avoir des amitiés qui durent depuis longtemps. Tout cela m’aide beaucoup.

Quel a été l’élément déclencheur pour ce changement ?

C’était le bon moment, car j’avais terminé mes études, je ne grandis plus et mes jambes étaient assez stables et droites.

Par rapport à ta carrière, quel a été le moment le plus délicat et comment as-tu fait pour t’en sortir ?

Les 2 semaines qui ont suivi cette opération. Je ne sais pas du tout comment j’ai réussi, c’était vraiment très difficile. Ce qui m’aide énormément c’est le fait de vivre un jour après l’autre et de me dire qu’il y a bien pire dans la vie. Le personnel de l’hôpital a aussi été très important pour moi. Ce sont des personnes chaleureuses, attentives et qui se sont inquiétées pour moi. Au fil du temps, des liens très forts et des amitiés se sont crées ce qui m’a permis d’être soutenue même dans les moments les plus difficiles.

En même temps, tout cela vaut la peine car cette intervention devrait me permettre de marcher droit et de lâcher les cannes. Je me réjouis d’être libre, de pouvoir porter un sac à main, un classeur, de ne plus avoir l’air d’être malade et de ne plus entendre le bruit des cannes à chaque pas. En fait, de pouvoir voir une femme qui va bien.

De quoi es-tu le plus fière ?

De garder cet esprit positif ! Ce n’est pas évident mais c’est ce qui me permet d’avancer chaque jour et de conserver des bonnes relations avec mes proches. Je me compare aux gens qui ont une situation pire que la mienne, je me concentre sur ce que j’ai réussi à faire et parfois mieux que les autres; une scolarité, un CFC et des loisirs. J’aime voir le côté positif même dans les moments les plus noir. Nous avons qu’une seule vie et j’ai envie qu’elle soir la meilleure possible pour les autres et pour moi.

Si tu pouvais te donner un conseil à la personne que tu étais il y a 10 ans, quel serait-il ?

Toujours garder le positif, d’apprendre de ce qui arrive et de continuer à avancer. Les choses se déroulent naturellement jour après jour. Je me trouvais déjà courageuse et c’est grâce à mon parcours que je suis qui je suis aujourd’hui.

Quelle question poserais-tu à la personne que tu admires le plus ?

Pourquoi est-ce qu’elle continue à être à mes côtés ?