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C’est dans un espace atypique et plein de charmes que nous avons rencontré Mélanie Hearnden, une talentueuse créatrice de mode qui a fondé son atelier de création à Genève sous le nom de MELANE.

Que faisais-tu avant ?

J’ai très vite arrêté le collège, car je me suis vite aperçue que les études n’étaient pas du tout mon truc. Depuis que je suis petite, j’ai été baignée dans le monde des arts avec une famille pleine d’artistes, dont ma grand-mère qui confectionnait beaucoup d’habits. Le côté artistique m’a toujours attiré, j’ai donc décidé d’arrêter le collège et de commencer une école de mode où j’ai fait trois ans de formation.
Ensuite je suis partie finaliser mon diplôme en haute couture chez Lecoanet Hemant à Paris où j’ai été assistante de la première d’atelier puis comme assistante du styliste. Cela m’a permis de voir les deux côtés du métier, puis je suis retournée sur Genève afin de passer mon diplôme de fin d’année.
À ce moment, j’ai eu le déclic sur ce que je voulais faire, ouvrir mon propre atelier, et travailler sur mes propres collections et mettre toute mon expérience et tout mon savoir que j’avais acquis à Paris pour ma propre affaire, MELANE. J’ai commencé à créer de plus en plus et le bouche-à-oreille s’est fait assez vite.

Que fais-tu aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je peux dire que je vis plus ou moins de ma passion. J’ai ouvert mon espace et je fais du semi-mesure, c’est-à-dire que je fais des pièces uniques avec des tissus et dentelles que je retravaille, que je trouve par-ci par-là, que je chine. J’aime donner une histoire à mes créations. Je crée des tailles allant du 36 au 38 et si la cliente est satisfaite, elle repart directement avec la tenue sinon nous faisons quelques retouches afin qu’elle lui aille au mieux.
Je fais aussi du sur-mesure pour les robes de mariées qui sont des commandes spéciales. Bien sûr, je ne vis pas encore à 100% grâce à MELANE, mais en parallèle je suis beaucoup mandaté par des sociétés de production ou des magazines pour des tournages ou des shooting photo où je m’occupe de la partie stylisme.

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Quel a été l’élément déclencheur ?

Je ne pense pas qu’il y ait eu un élément déclencheur, je pense que c’était plus une vocation qui s’est confirmée lors de mon séjour professionnel à Paris. C’est petit à petit que les choses dans ma vie ont fait en sorte que je prenne cette voie-ci.

Par rapport à ta carrière, quel a été le plus délicat et comment as-tu fait pour t’en sortir ?

Je crois que le plus délicat dont j’ai dû faire face a été de commencer à vendre mes créations, et donc de m’en séparer. C’était très dur et d’ailleurs encore maintenant j’ai toujours un petit pincement au coeur à chaque fois que je vends une création. Quand on a une passion, on y va à fond et ça en est presque sentimental. C’est un gros travail que j’ai dû faire sur moi-même.
Aujourd’hui, je les prends en photo et je les dessine à nouveau pour ne pas les oublier et garder leur souvenir encore un peu avec moi. Il me reste toujours la fierté de les voir portées sur les clientes.

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De quoi es-tu la plus fière ?

Je crois qu’à l’heure actuelle je peux enfin dire que ce dont je suis la plus fière c’est mon parcours. À l’époque, ce n’était pas bien vu de quitter les études et surtout pour un métier « crève-la-faim » comme je l’ai beaucoup entendu, mais ma famille a cru en moi et m’a soutenue. J’ai surmonté les avis méfiants et négatifs et j’en ai fait une force qui m’a permis d’aller au bout de mes projets. Je me sens bien dans ma vie et j’en suis fière!

Si tu pouvais donner un conseil à la personne que tu étais il y a 10 ans, quel serait-il ?

Persévère, tiens bon, crois en tes rêves. On a qu’une vie et c’est tellement court. Vas-y fonce !

Quelle question poserais-tu à la personne que tu admires le plus ?

S’il est content de sa vie et du parcours qu’il a fait. Quand on idolâtre une personne, on a tendance à penser que tout a été facile pour elle. Pas d’obstacles, aucune contrainte, alors qu’elle a surement dû passer par des chemins moins évidents pour en arriver là, comme tout le monde.
Si le portrait de Mélanie vous à plus et donner l’envie de découvrir ses belles créations, vous pouvez vous aussi la rencontrer dans son atelier MELANE se trouvant à Genève, 24 rue des Vollandes, sur son site internet, ses pages Facebook ou Instagram.

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