C’est lors de mon voyage en Thaïlande l’hiver dernier que j’ai eu la chance de rencontrer Fabien Crapetto. Faisant partie de cette génération de « digital nomade », il partage avec nous son parcours et les choix qui font qu’il en est là aujourd’hui. Bonne lecture, peu importe où vous êtes dans le monde !

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Que faisais-tu avant de partir ?

Comme tout le monde, je travaillais, payais mes factures et rentrais dormir. Mon parcours est jonché d’obstacles mais j’avais réussi à gravir les échelons et me faire un joli salaire. Vers la fin de ma carrière en Suisse, je bossais pour une boîte de développement web/médias à Lausanne pour laquelle j’ai travaillé 1 an.

Que fais-tu aujourd’hui ?

Toujours dans le même domaine, je suis développeur front-end pour une boîte basée en Thaïlande et qui permet de s’expatrier pour travailler ou d’outsourcer la création d’un site web par des personnes compétentes, à moindre coût.

On pourrait me demander où est la différence : le rythme de travail y est différent. La politique de l’entreprise l’est également puisque je peux aller travailler de n’importe où sur le globe si je le souhaitais. Une aubaine lorsqu’on connaît la rigidité des patrons suisses concernant le « remote working ».

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Quel a été l’élément déclencheur pour ce départ ?

Après mon retour de 3 semaines de vacances en Thaïlande, début janvier 2015, mon patron m’annonce le licenciement d’un ami et du mien, par la même occasion. Deux mois plus tard, je partais pour une inconnue : passer 3 mois à Chiang Mai pour apprendre la langue, me remettre en forme avec un camp de boxe Thaï et voir si je pourrais y vivre sur le long terme. Il faut savoir que l’idée me trottait dans la tête depuis quelques années déjà!

Une fois rentré en Suisse, l’idée d’y vivre s’est réellement encrée dans mon cerveau jusqu’à me faire chercher du travail en Asie. C’est après un Skype d’une heure et quelques mails échangés que ma vie a pris un tournant : la société Iglu me proposait un contrat à durée indéterminée, à partir du mois suivant, à savoir octobre 2015.

Par rapport à cette aventure, quel a été le moment le plus délicat et comment as-tu fait pour t’en sortir ?

Le plus complexe est, je trouve, de quitter son pays natal. J’ai mis un seul mois pour régler toute la paperasse, vendre tous les biens que j’avais accumulés depuis 7 ans en vivant seul et dire au revoir aux gens que j’aime. C’était un grand challenge parce qu’il y avait beaucoup de choses à faire. Mais j’ai été entouré et aidé par mes amis et ma famille.

Néanmoins, la grande interrogation vient lorsqu’on doit essayer de s’intégrer à une nouvelle culture. Et là il n’y a pas mille façons de faire : apprendre la langue et comprendre la culture est primordial. Il faut y mettre du temps et de la passion. Mais lorsqu’on voit les résultats, on ne peut que les apprécier.

Je ne suis pas encore bilingue après 1 an et demi passé sur place mais je peux m’enorgueillir d’être capable de comprendre 50% de ce qui se dit autour de moi et de répondre de manière claire. Les retours sont toujours gratifiants et le peuple vous rendra vos efforts par de nombreux sourires et discussions.

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De quoi es-tu le plus fière ?

D’avoir pris une décision. C’est tout bête mais, à partir du moment où on a un désir ardent de changer sa vie, il faut le faire, se jeter à l’eau. Et comme ma mère me le disait : « Si tu n’essaies pas, tu ne sauras jamais. Et si tu essaies et que tu échoues, au moins tu auras vécu une nouvelle expérience. »

Si tu pouvais te donner un conseil à la personne que tu étais il y a 10 ans, quel serait-il ?

Ne change pas d’un poil. Ce n’était peut-être pas parfait, mon parcours a eu quelques embuches, mais tout cela mis bout à bout a fait que je suis où je suis maintenant. Être quelqu’un de positif est quelque chose qui s’apprend avec le temps.

Quelle question poserais-tu à la personne que tu admires le plus ?

« Préfères-tu avoir des regrets ou des remords ? »

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