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Une fois n’est pas coutume, je me suis essayé à l’auto interview dans le même format que les autres. Je recommande cet exercice à tout le monde car il permet de prendre de la hauteur sur son parcours et peut-être de mieux se rendre compte de tout le travail accompli pour en arriver là. J’espère que vous aurez autant de plaisir à le lire que j’en ai eu à l’écrire !

Que faisais-tu avant ?

Après un Gymnase compliqué en voie scientifique (j’ai passé avec le minimum de points les deux premières années), j’ai fait un Bachelor et un Master à HEC Lausanne. La dernière année, j’ai eu l’opportunité de faire des remplacements au Gymnase et j’ai adoré ça ! Tous les jours étaient différents et je voyais le résultat de mon partage avec les élèves durant l’année scolaire.

Au bout de trois ans à temps plein, j’ai choisi de quitter le monde éducatif pour le monde « réel », avec une envie énorme de changer le monde. Les deux expériences qui suivirent en industrie ont duré 2 et 6 semaines, mais j’étais incapable de voir la valeur de mon travail dans ces structures, pourtant très différentes l’une de l’autre.

Complètement démotivé, j’ai fait une parenthèse de 6 mois dans une Fondation qui accorde des microcrédits à ceux qui désirent créer leur entreprise. Là encore, grosse prise de conscience sur mes valeurs et compétences à aider les autres. Je suis ensuite passé par une période de chômage, avec notamment un passage dans la mesure Innopark, où je travaille actuellement.

Que fais-tu aujourd’hui ?

Aujourd’hui j’ai mon entreprise d’aide à la création et à la gestion d’activité indépendante. À côté, je suis employé à 60% par Innopark en tant que formateur, coach et relation externe. Il existe des synergies entre les deux mais également des différences dans la manière d’organiser mon temps et mon travail, ce qui me donne beaucoup de liberté.

Pour ma part, c’est un choix volontaire d’avoir deux postes en parallèle, que les médias appellent « slasher ». C’est un mode de création d’activité que je recommande à tous mes clients car il nécessite souvent peu d’investissements et donc moins de risque.

Il existe un nombre incroyable d’aides pour les startups technologiques en Suisse romande, mais si vous souhaitez lancer un service ou un produit à côté de votre emploi, les gens ne vous prennent pas au sérieux. Je fais donc de mon mieux pour donner la chance à ceux qui ont une idée et qui y croient de tenter leur chance.

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Quel a été l’élément déclencheur pour ce changement ?

En étant au chômage, j’ai commencé à aider les gens autour de moi qui souhaitaient se lancer. Certaines personnes étaient gênées de ne rien me donner mais j’y trouvais ma satisfaction personnelle. Progressivement, l’idée d’en faire une activité indépendante est née dans ma tête, jusqu’au matin où je me suis levé avec un nom, « Creativ ID », et là tout s’est enchainé de manière naturelle.

Par rapport à ta carrière, quel a été le moment le plus délicat et comment as-tu fait pour t’en sortir ?

Ce fut certainement de prendre la décision de me mettre à mon compte à 100% (avant que je trouve un temps partiel). J’avais peur de l’inconnu et je n’étais pas sûr d’être légitime dans cette activité à 28 ans. Je me suis alors dit : « Au pire, qu’est-ce que tu risques ? » et j’ai réalisé qu’au final on ne risque pas grand-chose. Depuis, à chaque fois que j’ai des doutes, je me repose cette question et je relativise beaucoup plus facilement.

De quoi es-tu le plus fière ?

Je viens d’une famille où j’ai appris tôt la valeur de l’argent et je travaille depuis que j’ai 13 ans. Aujourd’hui, la chose la plus importante pour moi est le temps que j’ai à disposition. Je me lève tous les matins avec le sourire car je sais que mon travail est utile. Je pense que c’est un luxe que peu de personnes ont et se permettent.

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Si tu pouvais te donner un conseil à la personne que tu étais il y a 10 ans, quel serait-il ?

Ne t’encombre pas des « petits soucis » du quotidien qui te prennent de l’énergie et t’empêchent d’atteindre tes vrais objectifs de vie. Je lui dirais aussi qu’on a toujours le choix, dans toutes les situations de sa vie, mais qu’on préfère souvent mettre la faute de notre inaction sur l’environnement extérieur plutôt que de changer soi-même.

Quelle question poserais-tu à la personne que tu admires le plus ?

« Quand est-ce que tu as le temps pour aller boire un café ? »

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