Authentique, c’est ce qui vient en premier lorsqu’on passe la porte de la Brasserie la Concorde. Adrien nous accueille toujours avec une petite bière et partage avec nous son expérience de brasseur engagé. Un grand merci à lui pour sa générosité et bonne lecture !

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Que faisais-tu avant ?

J’ai démarré par un CFC d’automaticien à Yverdon. Ensuite, j’ai fait de l’enseignement à l’OPTI une année, j’ai travaillé pour mon père à CJTEK pendant un an, à la Fondation Coup de pouce puis mon service civil à la Fondation EbenHezer. Durant cette période, j’ai beaucoup voyagé, car je n’étais pas passionné par ce que je faisais. J’ai fait l’expérience de vivre plusieurs mois sans argent à Majorque et c’était vraiment génial.

Puis je me suis dit qu’il était temps de se poser et je suis revenu en Suisse pour travailler et créer une famille. J’ai rencontré ma femme actuelle et elle m’a donné envie de tenter l’expérience comme entrepreneur, car elle est elle-même indépendante avec son institut de soins à Vallorbe.

Que fais-tu aujourd’hui ?

Je suis brasseur à la Brasserie la Concorde que j’ai créée il y a deux ans. J’ai eu l’opportunité de reprendre une brasserie de Goumoëns qui s’appelait les Faiseurs de bière et je l’ai amenée à l’ancienne laiterie à Vallorbe. Je n’avais pas de ressource et j’ai appris à brasser sur le tas. C’était un vrai défi, car il fallait être opérationnel rapidement, donc après 3 semaines de travaux et mise en place, on commençait déjà les tests.

Aujourd’hui, je suis le seul brasseur BIO en Suisse romande avec 6 sortes de bières et une sorte spéciale prototypage. C’est important pour moi de collaborer avec les producteurs locaux et je suis en contact avec l’HEIG-VD pour réutiliser le biogaz comme énergie.

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Quel a été l’élément déclencheur pour ce changement ?

Ma femme allait avoir notre premier enfant et je n’étais pas épanoui dans mon travail. J’ai ce besoin de faire des choses différentes chaque jour et de faire avancer les choses dans le monde. Au pire, j’aurais très bien pu redevenir employé si cela n’avait pas fonctionné donc je prenais des risques modérés, mais il fallait que je tente l’expérience.

Par rapport à ton projet, quel a été le moment le plus délicat et comment as-tu fait pour t’en sortir ?

Il n’y a pas eu un événement précis, je pense que le plus compliqué pour moi est de gérer l’équilibre entre la vie familiale, la production et les projets d’amélioration. C’est une question d’habitude et il nous a fallu quelque temps pour trouver notre rythme. J’ai la chance de pouvoir choisir mes clients et mes fournisseurs donc cela se passe très bien. En plus, ma femme est aussi indépendante donc elle comprend que mon emploi du temps soit parfois dicté par la bière.

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De quoi es-tu le plus fier ?

De pouvoir fournir un travail et un salaire à un ami à mi-temps. C’est super de pouvoir partager cette aventure et de ne pas être seul. Je suis également très fier de promouvoir le BIO local. En utilisant des partenaires de la région, nous lions notre économie et avons une relation beaucoup plus logique et conviviale.

Si tu pouvais te donner un conseil à la personne que tu étais il y a 10 ans, quel serait-il ?

En fait, je me déguiserais pour éviter qu’il sache que c’est moi et ainsi de rien changer à ce qui s’est passé durant ces 10 dernières années (rires). Non, je suis très content de mon parcours et il n’y a rien que je changerais.

Quelle question poserais-tu à la personne que tu admires le plus ?

« Est-ce que je vais acheter du pain ce matin ? »

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